RACLEMENTS DE SOULIERS
- Chemin orchestré dans un raclement
Raclement de souliers cloutés
Ecorchés et parfois baillant
Que les hommes enchaînés peinent à soulever
Sur ce très ancien chemin de châtiment
Qui les mènent vers le banc des galères.
- Après trois heures à craindre de faire fausse route
Trois heures et certains rêvent de tomber
De se laisser si mollement tomber
Qu’ils glisseraient sur la piste menant
Au paradis des pressés comme des patients
Trois heures à butter sur les pierres et le doute.
- Quand entre dent et falaise se profile un col
Qui soudain explose en battements d’ailes
En cris stridents de martinets d’hirondelles
S’égayant en bandes ivres et folles
Le chemin sur la nappe de ce frémissement
S’orchestre alors tout naturellement.
- Les enjambées soutiennent les battements d’ailes
Sur le chemin cabré âpres respirations
Sifflantes malaisées infidèles
Harmoniser les pas et les inspirations
Avant que ne surgisse le malaise
La faiblesse annonçant le mal des montagnes
Rien à voir avec l’à pic de la falaise
Le vertige ses mirages de chute
Ce n’est pas une partie de campagne.
- Le col surplombe le chemin, sa fausse fantaisie
De lacets, de détours, tracés par les anciens
Par ceux qu’on nommait les gardiens
Gardiens et géomètres des montagnes