Et à Bruno Cottet qui m'en a conseillé la lecture.
Entendu ce matin 6 janvier 2016 sur France Culture, en mémoire du 7 janvier 2015:
Quand la chanson s'en mêle..... LES « SANS VISAGE »
Jetés sur le rivage
Ils déploient leur grand corps sauvage
Les « sans visage »
Leurs yeux brillent de folle rage
Et incendient le paysage
Le ravagent Dans les livres de l’enfance
La télé d’l’adolescence
Qu’ont-ils lu, qu’ont-ils vu ?
Est-c’dans les quartiers d’en France
Dans les plis de l’innocence
Qu’on sème les mots qui tuent ?
Ils vont par deux, par trois
Encagoulés, tout seuls parfois,
Sûrs de leur droit
Kalach au corps, cris dans les doigts
De la colère ils bandent le bois
A pleine voix. Dans le vivre de l’enfance
Et l’ennui d’l’adolescence
Qu’ont-ils lu, qu’ont-ils vu ?
Est-c’dans les quartiers d’en France
Dans les plis de l’inconscience
Que poussent les mots qui tuent ?
Des sourires et des baisers
Leurs lèvres n’en ont jamais donnés
Si malmenées
Ont-elles un jour dit « j’ai aimé » ?
Leur corps est comme encaserné
Cadenassé Dans les crises de l’enfance
Les ratés d’ l’adolescence
Qu’ont-ils lu, qu’ont-ils vu ?
Est-c’dans les quartiers d’en France
Dans les plis de l’impuissance
Qu’on cueille les mots qui tuent ?
De leur pas assuré
Sur quel désert vont-ils régner
Combien d’années ?
Quel avenir dessiner
Alors qu’ils craignent un seul danger
La liberté ? Dans les risques de l’enfance
Les écrans d’l’adolescence
Qu’ont-ils lu, qu’ont-ils vu ?
Est-c’dans les quartiers d’en France
Et dans la désespérance
Agnès Moineau Qu’on goûte aux balles qui tuent ?
chanson écrite le 9 janvier 2015
“Le silence, c’est la mort, et toi, si tu te tais, tu meurs. Et si tu parles, tu meurs. Alors dis et meurs.”
Telle est la devise du regretté Tahar Djaout face à l’intimidation islamiste au début des années 90. Il fut lâchement assassiné, le 26 mai 1993 à Alger.Il avait 36 ans. Ses assassins ont visé la tête. Djaout était un penseur, un créateur, un producteur d’idées. Quinze ans après sa tragique disparition, des commémorations timides ont lieu pour célébrer sa pensée, saluer son courage et louer son talent créatif exceptionnel qui a fait de lui un écrivain reconnu au niveau mondial.
Comme le chantait Guy Béart, "le premier qui dit la vérité, il sera exécuté."
15 ans après son assassinat, on craignait qu'il ne soit déjà oublié. 22 ans après, peut-être à cause de la tuerie de Charlie, on le cite encore, peut-être trop peu étant donné le contexte.