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Il récidive, persiste et clame....dans le micro du journaliste de France Culture ce matin 20 septembre 2016. Quelques versets.
Le Cinquième Evangile selon Saint Pierre Chapitre Deux
C’est le retour de Pierre très en avance pour prêcher le temps de l’Avent et l’espérance de Noël. Alors que cet été sur le pont de son yacht il dormait tranquillement, hamac à l’ombre de la grand voile, malgré la tempête qui faisait rage de par le monde, attentats, réfugiés et guerres interminables, une voix s’adressa à lui :
« -Il est grand temps de rallumer les étoiles.
-Mais qui es-tu qui me parle ainsi et comment ai-je mérité cet honneur ?
-C’est moi, Apollinaire, qui te parle, il est grand temps de rallumer les étoiles ! »
Alors avant que ça ne se Gattaz Pierre a quitté son hamac, tout d’abord songeur puis pensif et enfin électrique : « Il est grand temps de rallumer les étoiles, comment ils font ces doux rêveurs pour trouver des formules si évocatrices qu’elles parlent à tout le monde sauf à ceux qui les utilisent ? Rallumer les étoiles..... » Et le voilà enseignant aux foules des pauvres patrons du CAC 40 rassemblés dans la belle vallée de Jouy en Josas pour leur retraite annuelle : « Rallumez des étoiles dans le regard de vos salariés.... » « Je veux le salarié épanoui heureux motivé.... » « Il faut qu’il soit employable ! » Prêt à l’emploi, comme le flanc en poudre ou la pâte sablée surgelée. Et comment ? En diminuant les salaires et la protection sociale, en augmentant l’âge du départ à la retraite. Un bon moyen de réduire rapidement l’espérance de vie et le chômage. Mais attention, Pierre, à la contraction du marché des seniors et de la dépendance. Si tu les tues au boulot ils ne te rapporteront plus rien comme retraités ! ça ne l’empêche pas d’enchainer en dénonçant le pharisianisme du patronat britannique qui, respectueux du droit, propose des contrats de travail, oui, mais des contrats « zéro heure », ou « une heure ». Pierre se fâche gentiment : « 900 000 contrats 0 heures, on est dans l’excès ! » Mais quand deux minutes plus tard il dit: « C’est compliqué de dialoguer avec des gens qui ne veulent que la mort de l’entreprise, et donc le chômage ! », là, non, on n’est pas dans l’excès. Et encore : « La sphère privée (par opposition au secteur public évidemment) subit une pression permanente (impôts, charges sociales, droit du travail...) » Que fait la sphère privée face aux élus et aux Etats ? Jamais elle ne leur met la pression. Les lobbyistes ? mais non voyons ! Ce sont des conseillers. Et face à ses salariés, elle ne leur met jamais la pression aux salariés ? C’est pas en faisant des sudokus pendant les heures de bureaux qu’ils atterrissent à l’hôpital avec un bon burn out, quand même ! Remarquez qu’un burn out réussi permet peut-être de griller la file d’attente à la porte du paradis : martyre de la sphère privée.... » C’est bien parti pour qu’on soit nombreux dans ce paradis-là...
Dire qu’il a fallu attendre le 21ème siècle pour qu’enfin la belle âme d’un pécheur repenti entende le message du cinquième évangile et, par paraboles interposées, le prêche dans ce désert de culture économique que sont les banlieues françaises. Un cinquième évangile qui a ses martyres, les petits patrons, et ses sauveurs, les grands prêtres de Medefopolis. Comme tous les grands prêtres, depuis la nuit des temps, ils encaissent et capitalisent les produits de la quête.

Le cinquième évangile, révolutionnaire et conquérant, prend la défense du salarié oppressé qui tous les soirs au fond de son lit prie pour l’avènement d’une virginale flexisécurité. Aux côtés de ce Saint Georges terrassant le dragon du chômage bien plus efficacement que Saint François armé de son pacte de solidarité, un archange vert vif animé de la vibrante conviction que, chevauchant les apocalyptiques montures de la flexisécurité, les entreprises françaises pourront apporter au monde entier les technologies permettant d’éviter la catastrophe environnementale et climatique, de sorte que la Chine et l’Asie toute entière, les Amériques et la Russie, les pays de l’Est et d’ailleurs, l’Afrique et l’Océanie, attendent comme le Messie le retour de nos entrepreneurs petits et grands, enfin libérés des lourdes contraintes légalistes.

Quel est le berceau du cinquième évangile ? Ce n’est ni la Mer Morte ni les rives du Jourdain, mais la douce bourgade de Jouy en Josas, sur laquelle une ondée divine a bien voulu s’épancher, et ainsi étancher notre soif d’espérance. C’est ainsi que la France a l’honneur de compter parmi ses citoyens méritants le cinquième évangéliste, Saint Pierre, fils d’Yvon, ce qui ne Gattaz rien. Saint-Pierre, qui depuis 2013 préside le concile de Medefopolis! D’émotion les larmes me sont montées aux yeux à entendre ce vrai pêcheur de frétillants dividendes enfin converti au développement durable de la splendide création et à la justice sociale dans le monde du travail. Vous qu’y n’y croyez pas, réécoutez d’urgence et podcastez, et partagez avec vos amis son sermon dialogué sur le site de France Culture, sermon enregistré lors du 7-9 du jeudi 27 août 2015. Et n’oubliez pas de rendre grâce !
Grâce à Franc-Inter et son 7-9 du 14 janvier 2016, nous avons enfin entendu à nouveau sur les ondes la voix de Saint Pierre, fils d'Yvon! Une voix coulée dans le moule de la compassion pour tous ces patrons qui ont peur, plus peur, tu meurs! Peur des lois liberticides, peur du cadre, peur de leurs salariés, ces hommes et ces femmes en pleine forme qui s'entraînent quotidiennement pour peut-être un jour les aider à tomber la chemise, ou à enfin se tenir tranquille derrière un bureau pour une conversation entre quat'zieux. Oui les patrons ont peur, peur de créer des emplois et d'embaucher surtout, dans cette jungle de règles et lois qui changent tout le temps. Il est absolument clair que les changements qu'eux-mêmes décident ne sont que la conséquence de changements imposés par les autres! Mais passons...Saint Pierre nous entretient donc de la grande peur des patrons, nous invitant tous autant que nous sommes, chômeurs, petits retraités, parent isolé, familles nombreuses, travailleurs sociaux dépassés....à la pitié, à l'entr'aide, à la charité.....Mais il y a une chose que Saint Pierre oublie de mentionner: le salaire de la peur! Pour les chefs d'entreprise c'est un salaire cash. Pour leurs salariés, qui ont peur aussi, le revers de la pièce, surmenage, stress, burn out, licenciement. Et pour  celui ou celle qui ose porter plainte, que ce soit pour harcèlement sexuel ou pour tout autre délit, la black-list, plus personne ne voudra l'embaucher. Parachûte doré pour les uns, troué pour les autres....
Mais la chasuble de Saint-Pierre est large, et il n'est nullement gêné aux entournures quand il tente de nous persuader, de sa douce voix de Tartuffe, que pour sauver l'emploi il marchera sur les eaux, commandera à la tempête, fera remonter les cours.......si nous sommes gentils! A-t-on envie d'être gentils quand on voit tous ces grands patrons marcher non pas sur les eaux, mais sur les os des familles brisées, du travail en miettes, des victimes de maladies professionnelles......J'arrête là pour ne pas provoquer une hausse des ventes d'antidépresseurs et ce faisant, contribuer aux super-profits des laboratoires! Espérons que Saint-Pierre, à l'image de son prédécesseur, renie un jour son acte de foi.
Aujourd'hui, 20 janvier, je fais mes adieux à ma paire de Campers, achetée aux soldes de janvier, rue de Sèvres, en 2003. Je m'en souviens comme si j'y étais. Je commençais ma formation de musico-thérapeute, et mon feeling dominant pulsait comme la chanson de Nancy Sinatra (les moins de 60 ans, allez direct au paragraphe suivant!) "These boots are made for walking !!!! And that's just what they'll do!!!! One of these days these boots are gonna' walk all over you!!!!" Je serais allée au bout du monde en chantant cette chanson, moi. Pas vous?
Avec ces bottes cueillies aux branches des soldes de janvier 2003, j'ai marché sur personne, j'ai juste écrasé les trottoirs, les couloirs du métro, les pédales de mon vélo, et parfois les sentiers forestiers, les chemins de halage. Alors, comme elles étaient polies, elles me disaient merci. Mais voilà, ce matin, 20 janvier 2016, après un allez-retour à la mairie, je retire mes bottes et alors je vois.....le cuir de la botte gauche déchiré juste au-dessus de la semelle! Irréparable. Une perte irréparable. La fin d'une époque, d'une époque où l'on pouvait acheter une paire de bottes en se disant qu'on l'adoptait pour la décennie à venir, et, croyez-moi,sans en prendre un soin particulier. précise que j'ai acheté il y a cinq ans, toujours en solde (je suis maniaque de ce côté là), une paire de boots Campers. Je l'ai jetée il y a un an. Vous en pensez quoi, Saint-Pierre, d'une pareille évolution de la qualité des articles que vos adhérents mettent sur le marché? C'est le progrès?
Il est où le mur des lamentations du consommateur qui aime ses vieilles affaires et aime les voir vieillir? Hein, Saint-Pierre? Où je peux faire entendre ma peur de ne plus jamais retrouver des bottes qui durent 13 ans? Treize ans, vous vous rendez compte? Comment peuvent vivre les actionnaires avec des bottes que le consommateur malmène et chouchoute pendant treize ans? Les pauvres, qu'est-ce qu'ils ont dû souffrir à entendre chaque pas supplémentaire que je faisais. Ce soir, ils font sauter les bouchons pendant que moi.....j'arpente mon clavier pour adoucir ce moment terrible.
Le cinquième évangile

LA DURE VIE D'UN EVANGELISTE MERITANT

 

Le Canard vole au secours d'une nouvelle victime de la bêtise humaine et de l'immobilisme en lui offrant un encart publicitaire gratuit. Tel un écrivain maudit, l'auteur du Cinquième Evangile, publié il y a peu, sous le titre nettement plus aguicheur "La France de tous les possibles" (quand on veut on peut, c'est bien connu), vit un véritable chemin de croix et de solitude: quinze jours après la parution, avec vingt-cinq acheteurs, son ouvrage semble mal parti pour convertir les foules, même avec un miracle de la multiplication des pages....La cruelle réalité est que personne ne veut l'embaucher comme saint patron, ça se gâtt'az pour Pierrot: candidature rejetée par des millions de lecteurs potentiels. Pire: vingt-cinq réponses ne signifie pas vingt-cinq convertis! Il devrait demander un congé formation pour apprendre à écrire, trouver un bon sujet, et surtout avec stages de terrain pour s'imprégner de la poésie du réel! Qu'en pensez-vous? Car enfin, si tant de lecteurs ont investi dans le "temps perdu" de Marcel, en faisant un effort il devrait doubler la mise avec "sa France qui gagne"! Les traversées du désert sont difficiles mais parfois salutaires, courage Pierrot! Nous prions pour que cette expérience t'aide à te mettre à la place des millions de chômeurs dont les lettres de candidature ne sont jamais lues, ou saluées par des sourires méprisants. Un auteur se doit de plonger dans le monde où vivent ses héros. Allez Pierrot, rapproche toi des chômeurs, écoute-les, ils ont du temps à revendre et présentent un vivier prometteur de lecteurs potentiels . Tu pourrais même leur accorder une réduction, ainsi qu'aux jeunes...
Tag(s) : #Politique
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