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Jetés sur le rivage
Ils déploient leur grand corps sauvage
Les sans visage
Leurs yeux brillent de folle rage
Ils incendient le paysage
Le ravagent
Dans les livres de l’enfance
La télé d’l’adolescence
Qu’ont-ils lu, qu’ont-ils vu ?
Est-c’dans les quartiers d’en France
Dans les plis de l’innocence
Qu’on sème les mots qui tuent ?
Ils vont par deux, par trois
En cagoule, ou seuls parfois
Sûrs de leur droit
Kalach au corps, cris dans les doigts
De la colère ils bandent le bois
A pleine voix.
Dans le vivre de l’enfance
Et l’ennui d’l’adolescence
Qu’ont-ils lu, qu’ont-ils vu ?
Est-c’dans les quartiers d’en France
Dans les plis de l’inconscience
Que poussent les mots qui tuent ?
Des sourires et des baisers
Leurs bouches n’en ont jamais donnés
Si malmenées
Ont-elles un jour dit « j’ai aimé » ?
Leur corps est comme encaserné
Cadenassé
Dans les crises de l’enfance
Les ratés d’ l’adolescence
Qu’ont-ils lu, qu’ont-ils vu ?
Est-c’dans les quartiers d’en France
Dans les plis de l’impuissance
Qu’on cueille les mots qui tuent ?
De leur pas assuré
Sur quel désert vont-ils régner
Terroriser ?
Quel bel avenir dessiner
Alors qu’ils craignent un seul danger,
La liberté ?
Dans les risques de l’enfance
Les écrans d’l’adolescence
Qu’ont-ils lu, qu’ont-ils vu ?
Est-c’dans les quartiers d’en France
Et dans la désespérance
Qu’on goûte aux balles qui tuent ?

Agnès Moineau

Tag(s) : #Poésie
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