A deux reprises midi avait sonné.
De ses grands bras brûlants
D’insatiable chaleur
L’été fouilla d’ardeur
Les talus épineux
Secoua leurs rejets hérissés
Leurs gourmands tortueux
De sa galante autorité amadoua
Leurs volants de parfums capiteux
Leurs colliers de fruits mitonnés, braisés,
Leurs sucs juteux lourds sirupeux.
L’air vibra d’une valse recueillie aux détours de la vie
Le sommeil des hivers et le chant
Des aubes de mars les feux de juillet,
D’août les fours rougeoyant.
Des parfums à se damner tressèrent à petit feu
Leurs passions leurs langueurs
Un brouillard rouge et noir et pourpre et bleu
Au-dessus des rustiques fossés.
De la terre jaillit la vigueur d’une eau de vie.