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Babiller poétiquement la ville.

A la boutonnière du rétroviseur ma fleur s’épanouit.

Vitre ouverte en partage cascade d’ivoire

Et d’ébène de marche en marche de touche en touche.

Toutes les couleurs d’une chanson celle des mots de connivence survolent trottoirs et caniveaux. Quelle belle journée ! Oui, avec une écharpe !

Vous aimez la musique ? Oh, mon parapluie ?

Il me sert de chapeau. Oui, j’adore le piano

Engerer Argerich empereurs caracoleurs arrachant au clavier

Un symbole de victoire aux cornes de taureau

Et derviches tournoyant sur l’hémistiche d’un exil en spirales.

De strapontin en strapontin j’invente des trottoirs poématiques la modulation spontanée.

A pas comptés rimes altérées vers syncopés sur travertin mal ajusté, danse la Bayadère

Au péril de ses pieds.

Avez-vous vu oh que c’est beau ! C’est le lilas, c’est la glycine.

Du cousu main ? C’est le bouquet.

Emblasonné de cumulus le ciel rame à travers siècles.

Est-ce que les pavés voguent sur une mer de vertes folles herbes ?

Mon œil rapide extrapole anticipe à chacun son roman

Quelques perles sans pareil greffées au collier de l’éternel quotidien du train-train.

Sur le bitume des habitudes les confettis sont de sortie.

 

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