Quand songeur le regard ne cherche rien
S’évade en traversant la transparence
Du paysage ce dernier
Ouvre ses portes dévoile ses plans
Ses pans cachés.
Sous ses hardes de prairies
Malades d’une sèche pelade
D’abord l’épaule d’une berge brûlée
Dans son dévers entre deux arbres
L’encre noire d’un rameau mort s’est figée
Etre désarticulé électrocuté par l’été.
Par delà l’herbe blanche
Les arbres campent la résistance
Mille feuilles au sang « lie de vin »
Enguirlandent de tortueuses branches
Mille feuilles « vitraillées »
Par le soleil du soir.
Le lac en contrebas rafraîchit les racines
Les libellules isocèles s’enflamment
Dans la lumière dorée,
A grands renfort de virevoltes en rase-motte
Célèbrent l’eau dormante
Verte, appétissante de tous ses insectes
Toutes ses larves cachées
Agrions gracieux agrions délicats agrions élégants
Rivalisent dans l’ascension de pentes abruptes
Face nord face sud des tiges de roseaux de cannes de bambou
Y tracent de lentes chorégraphies.
Le vent ramène le rêveur à son banc, cœur de cible
Des feuilles " grise mine" qui tombent d’un platane
Sans valser ni tanguer, lourdement,
Qui en touchant le sol souffrant
Froissent un son métallique
Un son sec nu à l’os, tragique.
Un son qui se répète.
Le banc perd son poète:
Il s’en va au vent mauvais qui l’emporte
Loin du craquement des feuilles mortes.